Hello 👋 Bienvenue dans l’édition #23 de Nouvelle Empreinte ! Nous sommes 4 486 ici alors 4 486 mercis !
Bienvenue dans la newsletter qui célèbre le vivant. On décortique le pourquoi du comment d’un sujet en particulier lié au climat ou à la biodiversité, et ça sans prise de tête.
La flamme olympique parcours déjà la France, les JO approchent ! Paris 2024 est très attendu mais aussi très critiqué, pour diverses raisons. On nous a dit “les JO seront écolos ou ne seront pas”. Partons d’une feuille blanche, menons notre enquête et dressons le bilan.
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Bonne lecture !
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🌞 Les good news du moment
🔥 “Les JO seront écolos ou ne seront pas”
🎥 Notre festival de Cannes : 8 films à voir
Les good news du moment 🌞
🌿 Bretagne : une nouvelle réserve biologique pour préserver la biodiversité : inaugurés dans les Côtes-d'Armor, 28 hectares seront désormais gérés par l’ONF (Office National des Forêts) afin de protéger la faune et de la flore présente dans la tourbière. Une tour-quoi ? Petit cours de SVT 🤓 une tourbière est une grande zone humide où l'eau stagne et forme un sol spongieux et mouillé en permanence. Dans ces zones, la décomposition des plantes est très lente à cause de l'excès d'eau, ce qui mène à l'accumulation de matière organique appelée "la tourbe". Les tourbières sont des écosystèmes précieux, essentiels pour la biodiversité, le climat et la gestion de l'eau.
🏔️ Le Népal limite le nombre de permis d’ascension de l’Everest : as-tu déjà vu ces images hallucinantes de déchets sur l’Everest ou bien dernièrement le méga embouteillages sur le plus haut sommet du monde ? Aujourd’hui, pour effectuer l’ascension de l’Everest, il faut un permis accordé par Le Népal (et 11 000 $ accessoirement). 478 permis ont été octroyés l’année dernière, un record. Trop, c’est trop, la Cour suprême du Népal ordonne au gouvernement de limiter le nombre de permis d’ascension de l’Everest.
« Nous mettons trop de pression sur la montagne et nous devons lui donner un peu de répit », Bikram Mishra.
🐯 Le Costa Rica dit stop aux zoos : onze ans après l’adoption d’une loi sur la protection de la faune et de la flore, les deux derniers zoos publics du Costa Rica ont fermé leur porte. Selon le ministre de l’Environnement, « cette fermeture consolide la vision du Costa Rica en matière de protection de la faune et de la flore ». Une vision orientée sur la préservation de la biodiversité en développant des sanctuaires et centres de sauvetages.
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🔥 “Les JO seront écolos ou ne seront pas”
La flamme olympique est en plein parcours, Paris se prépare et les parisiens sont sur le départ. (On valide la rime ?)
Depuis le début, on nous vend des Jeux écolos, avant tout. Cette info m’a bien sûr intéressée.
Je vous propose qu’on mène notre petite enquête sur le sujet.
Promesse #1 : des engagements carbone ambitieux.
Des JO à impact environnemental positif, c'est-à-dire qu’ils devraient absorber plus de CO2 qu’ils n’en émettraient.
Réduire de moitié l’empreinte carbone par rapport à Londres 2012 (3,5 millions de tonnes équivalent Co2). Paris 2024 s’est également fixé un « budget carbone » à ne pas dépasser, du jamais vu dans l’histoire des JO. Les Jeux ne devront donc pas émettre plus de 1,58 million de tonnes équivalent CO2.
Promesse #2 : 95% d’infrastructures existantes ou temporaires.
Dans la répartition des émissions de gaz à effet de serre, la construction représenterait un tiers des émissions totales des JO. Afin de respecter ses engagements, le Comité a annoncé avoir recours à la filière bois (en majorité français) pour 80% des bâtiments neufs et minimiser l’impact des constructions.
On dit souvent que ce qui pollue le moins est ce qui existe déjà. Et c’est pour cela qu’il a été décidé que 95% des infrastructures seront existantes ou temporaires, afin de ne pas engendrer de constructions supplémentaires.
Oui mais…
Des étudiants expulsés : réutiliser des infrastructures existantes, c’est en théorie une bonne idée. Mais en pratique, c’est une autre histoire. plus de 2000 logements des résidences Crous franciliens seront réquisitionnés pour y loger du personnel. Le Crous assure avoir envoyé un questionnaire aux étudiants et reçu près de 1450 demandes de relogement. Les concernés recevront une indemnité de 100 euros et deux places pour assister aux Jeux. Quand on sait que certains étudiants arrivent à peine à se nourrir… c’est un peu limite.
Le scandale de l’épreuve de surf : à Teahupo’o, lieu mythique des compétitions internationales de surf à Tahiti, le Comité des Jeux souhaitait remplacer la tour des juges actuelle en bois, par une tour plus imposante en aluminium, accrochée au corail. Sauf que cette dernière porterait gravement atteinte à la biodiversité marine de la zone. Des premiers tests effectués en décembre 2023 ont déjà causé des premiers dégâts sur les coraux. Le comble de l’histoire, la destruction du récif corallien pourrait perturber la formation de la vague mythique de Teahupo’o. 🤡 Face aux multiples contestations et pétitions, le projet d’une nouvelle tour plus sobre a été validé.
Promesse #3 : une alimentation locale et durable.
Pays de la gastronomie avec beaucoup de spécialités régionales à base de viande, la France a décidé de relever le défi : un tiers de l’offre de restauration du village olympique sera végétalisée ! L’opportunité d’inspirer à changer ses habitudes, en montrant que ce type de cuisine peut tout à faire être désirable, savoureuse et nutritive.
Afin respecter le “budget carbone”, l’alimentation sur les Jeux doit être 100% certifiée : agriculture Bio, Label Rouge, Appellation d’Origine Protégée, Commerce équitable, etc.
25% des produits seront sourcés à moins de 250 km des sites olympiques.
Oui mais…
Des sponsors à la trajectoire climat incompatible avec l’Accord de Paris.
Le Comité des jeux souhaitait s’inscrire dans une trajectoire zéro déchet et zéro plastique à usage unique. Finalement, l’ambition est finalement plus modeste. Il est désormais question de diviser par deux le plastique à usage unique par rapport aux Jeux de Londres de 2012.
Le réemploi est prévu, mais le partenaire mondial des JO se trouve être le champion du monde de la pollution plastique, Coca-Cola qui propose du plastiques en PET recyclé. Seulement, le plastique, même recyclé, reste un déchet en plastique à usage unique.
Autre incohérence pour des JO écolos, Coca-Cola se trouve être parmi les plus gros pollueurs du monde selon Break From Plastik, tout comme Danone, lui aussi partenaire officiel des JO.
Promesse #4 : Objectif 100% d’énergies renouvelables.
EDF, partenaire et fournisseur officiel des JO 2024, mise sur huit fermes éoliennes et solaires, réparties sur tout le territoire, afin d’assurer une capacité de production d’électricité suffisante quelles que soient les conditions météo.
Les sites des épreuves vont, eux aussi, pouvoir assurer une partie de la production de l’électricité grâce à des installations solaires sur la toiture du centre aquatique à Saint-Denis par exemple ou encore sur la Seine via un container maritime.
Promesse #5 : Des déplacements moins polluants.
Le point « transports » est certainement celui qui nuit le plus aux engagements de base, car c’est le plus impactant. Selon Carbon Market Watch, les transports seraient responsables d’environ 40% des émissions de gaz à effet de serre de l’évènement.
D’ailleurs, si tu as déjà calculé ta propre empreinte carbone, tu as surement pu constater que le facteur transport est celui pèse le plus dans la balance… et qui peut annuler tous les efforts fait à côté.
Le Comité des Jeux a donc mis en places des solutions telles que :
un partenariat avec Eurostar pour faire voyager les athlètes Belges, Néerlandais et Britanniques en train,
800 bornes de recharge pour accueillir les 1200 voitures électriques déployées dans le cadre de l’évènement, (EDF prévoit d’ailleurs de récupérer ainsi les bornes pour son propre usage sur ses sites.)
150km de pistes cyclables pérennes et temporaires vers les sites des épreuves.
Oui mais…
Si Paris 2024 propose des solutions pour les athlètes, le staff et encourage à une mobilité plus douce sur place, le Comité n’a aucune influence sur le mode de transport des 15 millions de spectateurs attendus, dont près de 2 millions venant de l’étranger.
Un bilan mitigé 🤔
Dans la catégorie des “JO les plus écolos”, c’est pas encore la médaille d’or. 🥇
On note la prise d’engagements de taille et des ambitions encourageantes. C’est la première fois où les enjeux climatique occupent une telle place.
Mais des objectifs finalement revues à la baisse à l’approche des Jeux et quelques “fausses routes” à certains sujets (des injustices sociales, un impact “transport” colossal et mal maîtrisé, des sponsors à la trajectoire climat incompatible avec les Accords de Paris, etc).
Selon César Dugast, expert énergie-climat au sein du cabinet Carbone 4, le problème est plus profond et reposerait sur le modèle actuel des JO qui ne serait pas compatible avec les objectifs climatiques.
“il faut sortir du méga-événement centralisé dans une seule ville, pour répartir les disciplines dans différents pays, et développer des fanzones décentralisées”.
🎥 8 films engagés
Le 77ème festival du film vient de se clôturer. Dans cette newsletter, j’ai décidé de dérouler le tapis rouge à des films engagés, qui nous propose des nouveaux imaginaires ou bien qui nous mettent face à nos contradictions.
AVERTISSEMENT : certains de ces films prennent aux tripes et réveillent une vraie révolte intérieure.
Dans la catégorie “Lobby” :
Erin Brokovich : un classique et surtout tiré d’une vraie histoire. Julia Roberts incarne une lanceuse d’alerte qui se bat contre l’empoisonnement des eaux potables en Californie.
Dark Waters : encore une histoire vraie. Et encore un casting très Hollywood avec Mark Ruffalo et Anne Hathaway. Un avocat dénonce les pratiques toxiques d’une entreprise chimique.
Goliath : Gilles Lellouche et Pierre Niney sont à l’affiche de ce film qui nous raconte une enquête poignante sur les pesticides… très inspirée des affaires impliquant l’agro-industriel Monsanto et son herbicide à base de glyphosate.
Dans la catégorie “Fiction” :
OKJA : ce film est une belle réflexion sur le bien-être animal et notre lien avec eux. Au beau milieu des montagnes de Corée du Sud, la jeune Mija s’occupe d'Okja, un énorme animal au grand cœur. Mais une multinationale de l’agroalimentaire a d’autres projets pour Okja.
Don’t Look Up : le casting en impose, Jennifer Lawrence, Leonardo DiCaprio, Timothée Chalamet, Meryl Streep. On a envie de regarder rien que pour ça. Persuadés qu’une météorite s’apprête à détruire la Terre, deux astronomes se lancent dans une tournée médiatique pour prévenir l’humanité de la probable et inévitable fin du monde. Regardez le film et remplacez le mot “météorite” par “réchauffement climatique”, vous verrez, c’est étrangement réaliste.
Dans la catégorie “Documentaire” :
La sagesse de la pieuvre : le mot pieuvre ne te donne pas envie ? Et pourtant, il s’agit d’une magnifique histoire. Une amitié inattendue entre un réalisateur et une pieuvre qui vit dans une forêt de kelp sud-africaine et partage avec lui les mystères de son monde. Tout simplement envoûtant.
Cowspiracy et Seaspiracy : l’un parle de l’élevage intensif, l’autre des dommages causés à la vie marine. Des documentaires qui s’attaquent respectivement aux deux plus gros impacts de l’être humain sur son environnement.
The Game Changers : nous suivons des sportifs de haut niveau devenus véganes, ainsi que des médecins et chercheurs spécialisés en médecine sportive, nutrition et santé. Ce documentaire vise à montrer que les produits animaux ne sont pas nécessaires aux sportifs de haut niveau. Bonus : on casse le vieux cliché “l’homme fort mange de la viande”.
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Merci pour cette belle sélection de films ! Pour en avoir vu la plupart, ils sont vraiment très impactants. C’est notamment grâce à eux que j’ai entrepris la végétalisation de mon alimentation 😌🌱